🗣️ Deux discours, deux visions : les tensions s'affichent
Alors que le président de la République a affirmé, dans son discours à la Nation le 3 avril 2025, la nécessité d’un dialogue politique national pour réconcilier les acteurs et poser les bases d’un nouveau contrat démocratique, Ousmane Sonko, lors d’une récente sortie, a balayé cette idée d’un revers de main :
« Notre pays n’a pas de problème politique. Nous avons l’un des systèmes politiques les plus solides et les plus stables. [...] Le seul problème du Sénégal, c’est le défi économique. »
Face à ce paradoxe, Thierno Alassane Sall estime qu’il devient « évident que le seul dialogue nécessaire est celui entre les deux », en référence directe au chef de l’État et à son Premier ministre.
🔍 TAS, vigie de la cohérence institutionnelle ?
Ce message, bien que bref, souligne un malaise croissant au sommet de l’État, qui n’a pas échappé aux observateurs politiques. TAS, connu pour son franc-parler, met le doigt sur une incohérence stratégique entre les ambitions réformatrices du président et l’agenda plus offensif de son Premier ministre.
Cette dyarchie au sommet de l’État, inédite dans la cinquième République sénégalaise, pose désormais la question de la cohérence des orientations politiques : qui porte la vision du gouvernement ? Et sur quelle base les citoyens et partenaires doivent-ils s’aligner ?
🧭 Dialogue national du 28 mai : mal parti ?
À moins de trois semaines du dialogue national prévu le 28 mai, la sortie de TAS pourrait jeter une ombre sur la légitimité de la démarche. Déjà, l’APR a annoncé son boycott, dénonçant des attaques répétées contre Macky Sall. Désormais, même au sein du pouvoir, les voix divergent sur la nécessité même de ce dialogue.
Cette cacophonie institutionnelle pourrait affaiblir la portée du dialogue et nourrir les critiques sur un manque d’harmonisation politique dans le binôme Diomaye–Sonko.
📌 Une alerte pour l’avenir du tandem au pouvoir
Le message de TAS dépasse le cadre du débat actuel : il soulève la question de la gestion collégiale du pouvoir entre deux figures historiques du même camp, portées au sommet grâce à une même lutte mais désormais confrontées à l’épreuve de la gouvernance.
Le Sénégal, en pleine refondation politique, ne peut se permettre des ambiguïtés de ligne ou des dissonances internes durables. La cohésion entre Diomaye et Sonko est non seulement souhaitable, mais nécessaire pour assurer la crédibilité du projet de rupture porté par le pouvoir issu des élections de mars 2024.