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Mali: le blocus jihadiste du JNIM alimente un trafic de carburant en Guinée

Le blocus imposé par les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à al-Qaïda, dans certaines zones du Mali, a des répercussions inattendues au-delà des frontières. En Guinée, notamment dans la préfecture de Siguiri, région frontalière du Mali, un important trafic de carburant s’est développé, attisé par la rareté et la flambée des prix dans le sud malien.


Rédigé par Kamalenba le Samedi 1 Novembre 2025 à 23:10

Depuis plusieurs semaines, le JNIM maintient un blocus sévère sur plusieurs axes routiers reliant les régions de Mopti, Tombouctou et Gao au reste du pays. Ce siège a entraîné une pénurie généralisée de produits de première nécessité, dont le carburant, paralysant le transport et le commerce local.

Profitant de cette situation, des trafiquants guinéens et maliens ont organisé un système parallèle d’approvisionnement. Le carburant est acheté à bas prix en Guinée — où l’accès reste libre — avant d’être acheminé clandestinement vers les localités maliennes, notamment à Kita, Kéniéba ou encore Kourémalé. Une fois sur place, les bidons d’essence et de gasoil se vendent à prix d’or, parfois jusqu’à trois fois plus cher que leur valeur normale.

Ce commerce illicite, bien qu’il constitue une bouffée d’oxygène pour certaines populations privées de ressources, profite indirectement aux groupes armés, qui taxent les routes ou les zones de passage. Les autorités guinéennes, conscientes du risque sécuritaire et économique, tentent d’endiguer le phénomène, mais les frontières poreuses et les connivences locales rendent la tâche difficile.

Les observateurs craignent que cette économie parallèle n’enracine davantage la présence jihadiste dans la région et n’alimente les circuits de financement du terrorisme au Sahel.





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