Un mandat sans scrutin : Assimi Goïta reste à la tête du Mali
Ce jeudi, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a entériné un projet de loi controversé qui consacre la prolongation du mandat du président de transition, le général Assimi Goïta. Cette décision, validée sans consultation populaire, lui permet de rester au pouvoir pour une période de cinq ans renouvelable sans limitation, sans passer par une élection présidentielle.
Soutien des Forces vives et alignement régional
La mesure bénéficie du soutien affiché des Forces vives d’avril 2025, un regroupement influent dans l’écosystème politique malien. Ces dernières justifient cette prolongation par le besoin de continuité des réformes en cours.
La loi s’inscrit également dans la dynamique régionale impulsée par la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont récemment renforcé leur coopération politique et sécuritaire face aux sanctions de la CEDEAO et à l’isolement diplomatique.
Une transition sans fin ?
Ce nouveau cadre juridique, validé avec l’appui de la Commission des lois du CNT, enterre de facto tout calendrier électoral à court terme. Il confirme la consolidation du pouvoir du général Goïta jusqu’au moins 2030, soulevant des inquiétudes sur un possible glissement autoritaire.
Des voix critiques dénoncent un recul démocratique, alors que d’autres y voient un moyen de stabiliser le pays dans un contexte sécuritaire toujours instable.
Un tournant dans la transition malienne
Avec cette décision, le Mali confirme une rupture avec les standards constitutionnels classiques, au profit d’un régime d’exception prolongé. Le général Goïta devient ainsi l’un des rares dirigeants africains à se voir accorder un mandat présidentiel sans élection depuis plusieurs années.