Le député Guy Marius Sagna a tenu, ce lundi, une conférence de presse au siège du mouvement FRAPP (Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine), pour alerter sur une double crise qui touche la localité de Tchiky, dans la région de Thiès : la pollution environnementale chronique et les violations persistantes des droits des travailleurs au sein des entreprises Ciments du Sahel et Dangote.
Une pollution mortelle et ignorée
D’après l’élu, cela fait près de deux décennies que les habitants de Tchiky subissent les effets dévastateurs de l’activité des cimenteries installées dans la zone. « Les populations meurent à petit feu depuis 20 ans », a-t-il déploré, pointant du doigt les émissions de poussière, les nuisances sonores et les atteintes sanitaires liées à l’exploitation industrielle.
Des droits syndicaux bafoués
Au-delà des impacts environnementaux, Guy Marius Sagna a mis en lumière une autre réalité alarmante : l’absence totale de représentation syndicale au sein des Ciments du Sahel. « Depuis 20 ans, aucun syndicat n’a pu y voir le jour. C’est une violation flagrante du Code du travail sénégalais », a-t-il dénoncé avec vigueur. Il s’interroge sur le silence qui entoure cette situation : « Pour qui se prennent les Ciments du Sahel ? »
Selon lui, ce climat d’impunité a été entretenu par la complaisance des anciens dirigeants. « Avant le 24 mars 2024, l’État était complice ou passif. Ce temps est révolu », a-t-il affirmé. Il promet que l’Assemblée nationale, désormais plus engagée, jouera pleinement son rôle de contrôle.
Une mobilisation en préparation
Déterminé à faire bouger les lignes, le député a annoncé des démarches en cours pour interpeller officiellement le gouvernement sur ces dysfonctionnements graves. Il prévoit également, en partenariat avec les populations, les travailleurs et les retraités des Ciments du Sahel, une mobilisation de terrain. « Une marche ou un rassemblement aura lieu très prochainement », a-t-il annoncé, sans encore en dévoiler les modalités.
Vers un nouveau débat sur la responsabilité sociale des entreprises
Cette sortie médiatique de Guy Marius Sagna pourrait bien relancer le débat sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises industrielles au Sénégal. Le député et militant anticapitaliste compte bien mettre la pression pour que les droits humains, sociaux et syndicaux soient enfin respectés.
Son mot d’ordre : « Syndicat par force ! »