Des ONG exclues pour défaut de convention
Le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, a justifié le retrait des autorisations par le non-respect de l’obligation de signature de la convention d’établissement, une exigence administrative imposée aux organisations étrangères opérant sur le sol burkinabè.
Les ONG visées sont :
-
Coalition internationale des chrétiens hommes, femmes d’affaires et décideurs (CICHFD)
-
Associazione don Bartolomeo Del Gaudio pro Africa ETS
-
Dignity – Institut danois contre la torture
-
Alliance pour une mine responsable – Europe (ARM Europe)
Suspensions temporaires et accusations graves
Deux associations ont également été suspendues pour trois mois :
-
La Communauté de Sant’Egidio, autorisée depuis 2019, est accusée d’avoir collecté des données personnelles et de les avoir hébergées à l’étranger sans autorisation.
-
L’Action œcuménique suédoise Diakonia, présente au Burkina Faso depuis 2015, a été suspendue sans justification officielle.
Une stratégie de contrôle des acteurs étrangers
Ces mesures illustrent une stratégie plus large du pouvoir militaire, qui fait de la souveraineté nationale un axe central de sa gouvernance. Les autorités reprochent à certaines ONG et diplomates des activités perçues comme subversives ou contraires aux intérêts du pays.
Plus largement, le pays connaît un durcissement du climat politique : des journalistes et membres de la société civile ont été enlevés ou arrêtés, plusieurs médias étrangers fermés, et des diplomates expulsés.
Alors que le Burkina Faso fait face depuis plus d’une décennie à une violence jihadiste endémique, le régime justifie ces décisions par une nécessité de maîtriser les acteurs présents sur son territoire, dans un contexte de guerre asymétrique et de tensions croissantes avec certains partenaires occidentaux.