« On ne peut pas dire que la criminalisation a eu un impact fort » : Le bilan nuancé d'Aminata Fall Niang sur la loi criminalisant le viol et la pédophilie
Quatre ans après son adoption, la loi durcissant la répression du viol et de la pédophilie au Sénégal montre des limites. Invitée sur Radio Sénégal, Aminata Fall Niang, présidente de l'Association des Juristes Sénégalaises (AJS), dresse un premier bilan et explique les obstacles à son efficacité.
Une évaluation qui nécessite du recul
Pour la présidente de l'AJS, il est encore prématuré de mesurer pleinement l'impact de ce texte. « On ne peut pas dire que la criminalisation a eu un impact fort », affirme-t-elle, tout en rappelant qu'une loi nécessite une période d'observation plus longue pour être correctement évaluée.
Adoptée dans l'objectif de dissuader les auteurs par des peines renforcées, la loi doit aujourd'hui faire face à plusieurs défis d'application sur le terrain.
Les trois principaux obstacles identifiés par l'AJS
Grâce à un travail de terrain et de collaboration avec les magistrats, l'Association des Juristes Sénégalaises a identifié des points de blocage critiques :
La méconnaissance de la loi par les populations : Le texte reste largement ignoré, ce qui limite son effet dissuasif et l'accès des victimes à la justice.
La lourdeur de la procédure criminelle : « La criminalisation implique une instruction obligatoire, ce qui alourdit le traitement des dossiers », explique Aminata Fall Niang. Cette complexité ralentit le cours de la justice.
Le manque de magistrats : Il s'agit d'un problème structurel déjà soulevé aux Assises de la Justice. Le traitement des dossiers de viol, bien que peu nombreux, demande des ressources humaines supplémentaires que l'institution ne possède pas.
Les pistes d'amélioration pour une loi plus efficace
Pour l'AJS, l'efficacité de la loi passe par une approche globale :
Une vulgarisation accrue du texte auprès du grand public.
Un meilleur accompagnement des acteurs judiciaires.
Un renforcement des moyens humains au sein des tribunaux.
Une commission travaillerait actuellement sur ces questions, et des décisions sont attendues prochainement.
En attendant, Aminata Fall Niang insiste : seule une évaluation sur le long terme permettra de mesurer l'impact réel de cette loi et d'ajuster les dispositifs pour mieux protéger les victimes.
Une évaluation qui nécessite du recul
Pour la présidente de l'AJS, il est encore prématuré de mesurer pleinement l'impact de ce texte. « On ne peut pas dire que la criminalisation a eu un impact fort », affirme-t-elle, tout en rappelant qu'une loi nécessite une période d'observation plus longue pour être correctement évaluée.
Adoptée dans l'objectif de dissuader les auteurs par des peines renforcées, la loi doit aujourd'hui faire face à plusieurs défis d'application sur le terrain.
Les trois principaux obstacles identifiés par l'AJS
Grâce à un travail de terrain et de collaboration avec les magistrats, l'Association des Juristes Sénégalaises a identifié des points de blocage critiques :
La méconnaissance de la loi par les populations : Le texte reste largement ignoré, ce qui limite son effet dissuasif et l'accès des victimes à la justice.
La lourdeur de la procédure criminelle : « La criminalisation implique une instruction obligatoire, ce qui alourdit le traitement des dossiers », explique Aminata Fall Niang. Cette complexité ralentit le cours de la justice.
Le manque de magistrats : Il s'agit d'un problème structurel déjà soulevé aux Assises de la Justice. Le traitement des dossiers de viol, bien que peu nombreux, demande des ressources humaines supplémentaires que l'institution ne possède pas.
Les pistes d'amélioration pour une loi plus efficace
Pour l'AJS, l'efficacité de la loi passe par une approche globale :
Une vulgarisation accrue du texte auprès du grand public.
Un meilleur accompagnement des acteurs judiciaires.
Un renforcement des moyens humains au sein des tribunaux.
Une commission travaillerait actuellement sur ces questions, et des décisions sont attendues prochainement.
En attendant, Aminata Fall Niang insiste : seule une évaluation sur le long terme permettra de mesurer l'impact réel de cette loi et d'ajuster les dispositifs pour mieux protéger les victimes.


Loi sur le viol et la pédophilie : un impact encore limité (Aminata Fall Niang)
