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Habib Sy reconnaît la cherté de l’électricité et promet des solutions pour le Woyofal

Sans détour, le président du Conseil d’administration de la Senelec, Habib Sy, a reconnu la légitimité des plaintes des consommateurs sénégalais.
« Quand tout le monde dit que le coût de l’électricité est cher, c’est cher. Je le reconnais », a-t-il déclaré dans un entretien avec Omar Gningue. Il admet également les problèmes liés au système Woyofal, affirmant : « Quand tout le monde dit qu’il y a des problèmes sur le Woyofal, il y a des problèmes sur le Woyofal. »


Rédigé par Kamalenba le Lundi 6 Octobre 2025 à 21:53

Les chiffres lui donnent raison : avec un prix moyen de 127 F CFA le kilowattheure, le Sénégal affiche un tarif bien supérieur à celui de la Côte d’Ivoire (87 F CFA). Habib Sy justifie cet écart par les différences structurelles entre les deux systèmes énergétiques.

Une réunion de concertation annoncée

Pour remédier à la situation, le président du CA annonce une réunion d’urgence entre la direction générale de la Senelec, le ministère du Commerce, les associations de consommateurs, la société Exim (fournisseur des compteurs) et la Commission de régulation de l’électricité.
Objectif : mieux expliquer le fonctionnement du Woyofal et clarifier les modalités de facturation, souvent mal comprises par les abonnés.

Des subventions massives, mais un impact limité

Habib Sy a révélé que l’État consacre 214 milliards F CFA à la subvention de l’électricité — soit environ 90 000 F CFA par consommateur et par an. Malgré cet effort, les tarifs restent jugés trop élevés par les ménages.
La Senelec compte aujourd’hui 2,3 millions de clients, dont 1,7 million en système Woyofal (soit 72 % des abonnés).

Production suffisante, mais coûts élevés

Le président du CA a tenu à préciser que le problème ne vient pas de la production — la Senelec dispose de 1 950 mégawatts, largement suffisants pour répondre à la demande actuelle.
Le véritable défi réside dans le coût du fuel lourd, des matières importées, des taxes et du fonctionnement.
Il a également révélé que la Senelec ne produit plus que 23 % de l’électricité nationale, le reste étant fourni par des producteurs privés indépendants (IPP).

Le gaz national, espoir de baisse en 2026

L’arrivée du gaz sénégalais représente, selon Habib Sy, la meilleure perspective de baisse du prix de l’électricité. Les autorités ont fixé comme cap l’utilisation du gaz local dès 2026, et la Senelec a déjà converti certaines de ses centrales.
Objectif : ramener le prix à 80 F CFA le kWh d’ici 2034, puis à 60 F CFA à l’horizon 2050.

En attendant, Habib Sy promet plus de transparence et de pédagogie :
« Les populations ont raison, l’électricité coûte cher, le Woyofal n’est pas très bien compris. Nous devons mieux expliquer, mieux gérer et regagner la confiance des Sénégalais. »





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