Un stratagème simple et efficace
L'affaire a éclaté suite à une réclamation écrite de D. Guèye, une cliente habituelle de l'agence. Intriguée par un trou de 14 914 000 FCFA sur le solde de son compte bancaire, elle a alerté sa banque. Un audit interne a été mené par la BOA, révélant la supercherie, avant que l'institution ne saisisse la gendarmerie.L'enquête a rapidement mis en lumière un stratagème d'une simplicité déconcertante mais redoutablement efficace. En charge des opérations de retrait et de versement en espèces, Alassane Diawara profitait de la confiance de la cliente, dont il gérait fréquemment les transactions. Il imitait alors sa signature pour effectuer, à l'insu de D. Guèye, des retraits frauduleux directement depuis son compte.
Du "social" avec l'argent volé ?
Face aux gendarmes, Alassane Diawara a reconnu les faits. Cependant, la justification qu'il a avancée a laissé les enquêteurs pantois : il affirme avoir utilisé les fonds subtilisés pour faire du "social", notamment en faveur des talibés (élèves des écoles coraniques mendiants). Une explication qui, malgré son caractère inattendu, n'a pas suffi à attendrir les enquêteurs.
Le préjudice est pour l'heure estimé provisoirement à 14 914 000 FCFA, mais il pourrait s'alourdir à mesure que l'enquête progresse. La Bank of Africa s'est d'ores et déjà constituée partie civile dans ce dossier. Cette affaire risque de sérieusement ternir l'image de la banque, surtout dans un secteur où la confiance du client est un pilier fondamental de la relation bancaire.