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Ziguinchor – Sept ans après l’incendie, les commerçants du marché Tilène réclament justice et réouverture immédiate

Ziguinchor, samedi 12 juillet 2025 – Un vent de colère a soufflé ce week-end autour du marché Tilène, toujours fermé malgré sa reconstruction. Sept ans jour pour jour après l’incendie du 11 août 2018, les commerçants sinistrés sont sortis de leur silence pour exprimer leur ras-le-bol, dénonçant sept années d’oubli, de promesses non tenues et de précarité.


Rédigé par Kamalenba le Dimanche 13 Juillet 2025 à 23:07

Réunis devant les grilles du marché flambant neuf mais encore inaccessible, ils ont scandé des slogans comme « Justice pour Tilène », « Dignité pour les commerçants » ou « Libérez le marché », réclamant l’ouverture immédiate de l’infrastructure.


Un drame, des promesses… et l’attente

Le 11 août 2018, un violent incendie avait ravagé le marché Tilène, détruisant plus de 600 cantines et causant des pertes estimées à plus d’un milliard de francs CFA. Dans la foulée, les autorités avaient annoncé la reconstruction du marché, avec une première pierre posée dès octobre 2018 et un délai de sept mois annoncé pour les travaux. Pourtant, sept ans plus tard, les commerçants attendent toujours de pouvoir réintégrer les lieux.
 

« Cela fait sept ans que nous vivons dans la rue », a lancé Ousmane Faye, dit Boy Sérère, président du collectif des commerçants sinistrés. « Et malgré nos appels répétés, nous attendons encore l’ouverture d’un marché déjà terminé. »


Mobilisations successives, sans réponse concrète

Ce n’est pas la première fois que les commerçants manifestent leur frustration. En novembre 2023, puis en février 2024, ils avaient déjà organisé des marches de protestation, estimant les travaux achevés à 90 % et réclamant la remise des clés sous deux mois. En vain.

Le constat est amer : plus de 350 commerçants se retrouvent toujours dans la rue, exposés au soleil et à la pluie, sans compensation, sans recasement durable, et sans perspective claire.


Des revendications claires et urgentes

En plus de l’ouverture immédiate du marché, les commerçants exigent :

  • Des compensations financières pour les pertes subies ;

  • Un relogement digne et sécurisé pour les vendeurs encore dans la rue ;

  • La prise en compte de leur situation socio-économique fragile.

« Nous voulons simplement regagner nos places », a plaidé Ousmane Faye, la voix étranglée par l’émotion, devant une foule composée de jeunes vendeurs, de mères de famille et d’anciens commerçants.


Silence des autorités

Pour l’heure, aucun calendrier officiel n’a été publié par la mairie de Ziguinchor ou les autorités gouvernementales. Ce silence prolongé renforce l’inquiétude et la colère des commerçants, déjà épuisés par des années d'attente et d'incertitude.






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