Ancien patron de la société Service Online International S.A., Mouhamad Dieng disposait depuis 2018 d’une autorisation de jeux délivrée par la Lonase. Le rapport décrit un agencement méthodique associant plusieurs sociétés – parmi lesquelles MIR HOLDING SAS, MD Global Business Service, CELSUS SAS, DIGITAL MANAGER, SCI SAYUZ, PAYDUNYA, UNIVERSAL PAYMENT, PAYEMETRUST – ainsi que diverses fondations. Ces structures, juridiquement distinctes mais interconnectées, auraient servi à brouiller l’origine réelle des fonds.
📌 Plus de 3,8 milliards FCFA via une étude notariale
La CENTIF identifie un compte ouvert auprès de l’étude notariale Maîtres Nafissatou Diop Cissé & Abdoulaye Dièye ayant centralisé 3,849 milliards FCFA, alimentés uniquement par des sociétés liées à Mouhamad Dieng. Les mouvements, parfois supérieurs à 100 millions FCFA, n’étaient pas assortis de contreparties économiques justifiées. Le rapport évoque un manquement aux obligations de vigilance prévues par la loi n°2024-08 sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
📌 Des flux suspects liés aux mises et gains de 1XBET
Le document fait état d’anomalies techniques dans la centralisation des flux de la Lonase, permettant à Service Online International S.A. et à ses partenaires de traiter une partie des mises et gains hors circuit officiel. La société MIR HOLDING SAS est également citée pour un contrat de location-vente de six immeubles conclus en décembre 2023 avec la Lonase, en dehors des procédures de marchés publics.
📌 Un patrimoine disproportionné
La CENTIF relève une disproportion manifeste entre les revenus déclarés de Mouhamad Dieng – environ 1,5 million FCFA par mois – et son patrimoine immobilier et mobilier, laissant présumer l’existence de revenus occultes et d’une dissimulation fiscale.
En conclusion, le rapport met en avant une structuration éclatée des flux financiers à travers une pluralité de sociétés et fondations, suivie d’une réintégration via acquisitions patrimoniales et dons ostentatoires, une technique souvent associée au blanchiment de capitaux.
Il revient désormais aux autorités judiciaires de déterminer les responsabilités et de statuer sur ces soupçons.