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Obligations sénégalaises en chute: perte de 1,8 % et incertitudes autour du FMI


Rédigé par Kamalenba le Jeudi 18 Septembre 2025 à 14:58

Un mois difficile pour les obligations sénégalaises

Les euro-obligations du Sénégal ont enregistré les plus faibles rendements du continent africain ce mois-ci. Selon les données de Bloomberg, les détenteurs de titres en dollars ont perdu 1,8 % en rendement total, alors que les obligations souveraines africaines ont en moyenne progressé de 1,9 %.

Le poids de l’incertitude liée au FMI

Cette contre-performance s’explique par la prudence des investisseurs, en attente des conclusions de l’enquête du Fonds monétaire international (FMI) sur la sous-déclaration de la dette sénégalaise.
Le FMI a suspendu en juillet son programme de prêts de 1,8 milliard de dollars après la révélation de fausses déclarations. Le rendement des obligations sénégalaises échéance 2033 avait alors grimpé jusqu’à 14,56 % le 3 juillet, avant de redescendre sous les 12 % en août, porté par l’espoir d’une dérogation.

Mais selon Samir Gadio, responsable de la stratégie Afrique chez Standard Chartered Plc, cet espoir a été déçu, faute de décision rapide du FMI. Les investisseurs restent donc dans l’attente.

Une dette sous surveillance

Le conseil d’administration du FMI devra se prononcer sur deux points essentiels :

l’éventuelle obligation pour le Sénégal de rembourser les 700 millions de dollars déjà décaissés,

les conditions d’éligibilité du pays à un nouveau programme de financement.

Cette situation fragilise davantage la crédibilité financière du pays, déjà affectée par la découverte en septembre 2024 d’un “trou” de 7 milliards de dollars dans les finances publiques, hérité de l’administration précédente.

Des ratios budgétaires en alerte

La correction statistique a fait bondir le ratio dette/PIB du Sénégal à 119 % en 2024 (contre 99,7 % recalculé en 2023). Le déficit budgétaire a lui aussi explosé, atteignant 14 % du PIB contre 12,3 % l’année précédente.
Autant d’indicateurs qui pèsent lourd sur la confiance des marchés et expliquent la volatilité actuelle des obligations sénégalaises.





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