S’exprimant depuis l’Afrique du Sud, en marge des discussions du G20 sur le développement mondial, le ministre a répondu à une question de l’agence Reuters sur les risques liés au retrait militaire français :
« Je suis désolé de le dire, mais cela ne nous concerne plus. »
Une déclaration sans équivoque, qui marque une rupture franche avec des décennies d’intervention militaire française en Afrique.
Il a reconnu les conséquences visibles de ce désengagement :
« C’est regrettable, car tout le monde peut constater la différence entre avant et maintenant. Mais nous cherchons d’autres manières de maintenir des liens, pas nécessairement militaires. »
Au cours des trois dernières années, la France a retiré ses forces du Mali, du Burkina Faso et du Niger, à la suite de coups d’État ayant porté au pouvoir des régimes ouvertement hostiles à sa présence. En novembre 2024, le Tchad a également mis fin à sa coopération sécuritaire avec Paris.
Pendant plus d’une décennie, les forces françaises ont été en première ligne dans la lutte contre les groupes jihadistes dans le Sahel, mais la montée des insurrections, les déplacements massifs de populations, et l’effondrement économique dans la région ont affaibli leur légitimité.
Alors que la violence gagne les pays côtiers et que les derniers mois ont été parmi les plus meurtriers pour la région, la France affirme vouloir désormais coopérer uniquement avec les États qui en font la demande explicite.
« La France ne pourra pas répondre aux problèmes de sécurité des pays avec lesquels elle n’entretient plus de relation », a conclu Thani Mohamed-Soilihi.