Une rupture avec la tradition diplomatique
Le leader politique rappelle que le Sénégal s’est bâti une réputation internationale solide grâce à une diplomatie fondée sur la stabilité démocratique, la légitimité institutionnelle et un engagement panafricain mesuré. Il cite les figures emblématiques comme Senghor, Diouf, Wade et Macky Sall, ainsi que des diplomates tels qu’Amadou-Mahtar Mbow ou Jacques Diouf, qui ont contribué à cette stature.
Des signaux de dérive
Bougane Guèye s’interroge sur l’utilité diplomatique et stratégique du déplacement du Premier ministre à Ouagadougou, soulignant que ce type de visite donne l’image d’un Sénégal ambigu, tiraillé entre capitales démocratiques et régimes militaires. Il y voit une posture incohérente, d’autant plus marquée que cette visite est intervenue alors que le président Diomaye Faye était en mission officielle à Abidjan, dans un cadre plus classique.
« Pourquoi ce besoin obsessionnel de se rapprocher des juntes ? » s’interroge-t-il, dénonçant une diplomatie parallèle « mal conçue et contre-productive ».
Un déséquilibre régional
Pour Guèye, l’alliance avec les régimes militaires ne présente aucune logique économique : les pays dirigés par des juntes (Mali, Burkina, Niger, Guinée) ne représentent qu’une part marginale du poids économique de la CEDEAO. Il appelle à la prudence et à la cohérence diplomatique, en rappelant que le Sénégal est l’un des rares pays à avoir toujours incarné la stabilité et la crédibilité dans la sous-région.
Un appel à revenir aux fondamentaux
Le texte se termine par une mise en garde contre toute tentative de sacrifier l’héritage diplomatique du Sénégal au profit d’"aventure idéologique" menée par un exécutif jugé inexpérimenté. Il critique sévèrement le Premier ministre et la ministre des Affaires étrangères, les accusant de ne pas comprendre les ressorts de la diplomatie sénégalaise historique.