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Israël-Iran : Fordo, bunker nucléaire ultra-protégé, cible stratégique difficilement atteignable

Mercredi 18 Juin 2025

Depuis le début de l’offensive israélienne contre l’Iran le vendredi 14 juin 2025, plusieurs installations nucléaires du pays ont été visées. Si le site de Natanz, le plus grand centre d’enrichissement d’uranium iranien, a partiellement été endommagé, le site souterrain de Fordo reste intact. Ce dernier, situé à environ 40 km au sud de Téhéran près de Qom, représente pourtant une cible clé dans le programme nucléaire iranien.


Enfoui sous une montagne à plus de 80 mètres de profondeur, Fordo est l’un des centres les plus sécurisés d’Iran. Construite dans le plus grand secret vers 2002 et révélée seulement en 2009 par les services de renseignement français et britanniques, cette installation abrite une salle gigantesque de 250 mètres de long, capable d’accueillir jusqu’à 3 000 centrifugeuses. En 2023, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) y a détecté de l’uranium enrichi à 83,7 %, soit un taux très proche du seuil de 90 % requis pour fabriquer une arme nucléaire.


Israël, qui justifie ses frappes par la nécessité d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, considère Fordo comme une priorité. « L’ensemble de l’opération ne peut être menée à bien qu’avec l’élimination de Fordo », a déclaré Yechiel Leiter, ambassadeur d’Israël aux États-Unis. Toutefois, la solidité géologique du site le rend quasiment imprenable avec des bombes classiques.


L’armée israélienne ne dispose pas d’armes capables de pénétrer 80 mètres de roche et de béton renforcé. Seule la bombe américaine GBU-57, dite « anti-bunker », pourrait théoriquement atteindre une telle profondeur, mais elle ne peut être larguée que par des bombardiers lourds américains, et Washington n’a pas encore apporté de soutien militaire actif à l’opération israélienne.


Selon plusieurs experts, tant que Fordo restera opérationnel, les frappes israéliennes n’auront qu’un effet limité sur la capacité nucléaire de l’Iran. Certains estiment même que le stock actuel d’uranium enrichi permettrait à Téhéran de produire jusqu’à neuf armes nucléaires en un mois, si l’enrichissement se poursuit à Fordo.


Dans un contexte de tensions régionales extrêmes, Fordo apparaît comme un symbole de la résilience du programme nucléaire iranien… mais aussi comme une ligne rouge stratégique qu’Israël ne semble pas encore en mesure de franchir sans aide extérieure.

Kamalenba


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