Menu

Vers une nouvelle loi criminalisant l’homosexualité : concertation entre députés, gouvernement et société civile au Sénégal

​Le débat autour de la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal a franchi une nouvelle étape. Le ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndiekk Sarré, a confirmé, vendredi 24 mai 2025, que le processus législatif est déjà engagé pour durcir la législation existante.


Rédigé par Kamalenba le Dimanche 25 Mai 2025 à 04:38

Cette déclaration intervient en réponse à la manifestation organisée le même jour par le collectif conservateur « Rappel à l’ordre », qui exige une loi explicite criminalisant toute forme de pratique ou de promotion de l’homosexualité.


🔹 Un processus législatif en préparation

Invité de l’émission « Nay Leer » sur la RTS, Amadou Moustapha Ndiekk Sarré a précisé : « Le groupe parlementaire Pastef a entamé les discussions avec le collectif religieux And Saam Jikko Yi. Ils ont discuté du projet de loi. Ce qui reste maintenant, c’est d’écrire le texte et que l’Assemblée nationale le vote. »

Il a également rappelé que le gouvernement « n’accepte aucune pression extérieure » dans ce dossier qu’il considère comme relevant des valeurs socioculturelles nationales.


🔹 Une revendication sociale forte

Le collectif « Rappel à l’ordre », à l’origine de plusieurs mobilisations publiques, milite pour une législation claire, qui érigerait l’homosexualité en infraction pénale spécifique. Soutenu par des organisations religieuses et coutumières, le collectif plaide pour une « protection des valeurs fondamentales du peuple sénégalais ».


🔹 Une polarisation croissante du débat public

La question de l’homosexualité reste l’un des sujets les plus sensibles dans le débat sociopolitique sénégalais. Si le Code pénal sanctionne déjà les actes jugés « contre-nature », plusieurs groupes exigent un durcissement des peines et une meilleure définition juridique des actes incriminés.


Les acteurs des droits humains, eux, s’inquiètent de la dérive potentielle de ces lois vers des violations des libertés individuelles et des droits fondamentaux garantis par les conventions internationales ratifiées par le Sénégal.
 

🔹 L’Assemblée nationale bientôt saisie

Le processus parlementaire devrait bientôt s’enclencher avec la rédaction et le dépôt formel du projet de loi. Sa présentation à l’Assemblée nationale pourrait faire l’objet d’un débat intense, entre partisans de la souveraineté culturelle et défenseurs des droits humains.

 

💬 Le Sénégal est à la croisée des chemins : entre pressions sociétales, position gouvernementale affirmée et engagement international, le pays s’apprête à légiférer sur un sujet hautement controversé.



Nouveau commentaire :




Inscription à la newsletter