Migration clandestine : plus de 100 passagers dans une pirogue échouée à Guédiawaye, un vaste réseau de passeurs recherché
La plage de Malibu, en plein cœur de Guédiawaye, a été le théâtre d’un débarquement clandestin spectaculaire. Aux alentours de 13h15, une pirogue remplie de plus de cent migrants a touché terre, interrompant brutalement une traversée débutée une semaine plus tôt depuis la Gambie.
Un rêve d’Europe stoppé net
Les candidats à l’émigration espéraient atteindre l’Espagne via le Maroc. Mais une panne ou une stratégie de repli a contraint l’embarcation à faire demi-tour, jusqu’à s’échouer au Sénégal. À l’arrivée des forces de police du poste de Golf, la majorité des passagers a réussi à s’échapper, traversant la VDN pour disparaître dans la foule. Neuf personnes épuisées ont été interpellées sur place.
Des profils jeunes, des parcours vulnérables
Parmi les neuf interpellés figurent :
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Sept Gambiens, dont deux jeunes filles de 17 et 20 ans,
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Un Guinéen,
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Un Sénégalais, habitant Guédiawaye.
Ils ont confié aux enquêteurs avoir versé entre 400 000 et 600 000 FCFA pour cette tentative de traversée, après avoir mobilisé des économies personnelles ou l’aide de proches.
Un réseau bien structuré
Selon les premiers éléments de l’enquête, un système de recrutement organisé ciblait les jeunes, leur promettant un passage sûr vers l’Europe.
« Le commandant de bord nous disait qu’on avait déjà atteint les eaux marocaines », a témoigné un migrant, abasourdi par la réalité.
Des preuves accablantes retrouvées
La Brigade de recherches mène actuellement les investigations. Mamadou Abdoulaye Touré, pêcheur réputé à Guédiawaye, est soupçonné d’avoir pris part à la logistique du voyage. Sur les lieux, les enquêteurs ont retrouvé :
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73 bidons de carburant,
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Des vivres : lait, sucre,
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Un moteur de rechange,
…autant d’éléments attestant de la préparation minutieuse de cette expédition illégale.
La traque des passeurs est en cours
Les neuf migrants interpellés sont toujours en garde à vue, tandis que les services de sécurité poursuivent le travail de démantèlement du réseau. Les autorités entendent remonter la filière pour frapper au cœur du trafic humain.