Une procédure de « misreporting » toujours en cours
En février dernier, la Cour des comptes révélait l’existence d’environ 7 milliards de dollars de dette non enregistrée dans les comptes officiels de l’État. Ces montants, accumulés hors des circuits budgétaires classiques, ont déclenché une procédure de "misreporting" du FMI, soit fausse déclaration volontaire ou involontaire de données économiques dans le cadre d’un programme de financement.
Le FMI, qui avait décaissé 1,8 milliard de dollars en juin 2023 dans le cadre d’un programme signé sous Macky Sall, pourrait demander le remboursement de ces fonds ou choisir de renégocier un nouveau programme. Pour l’instant, aucune décision n’a été arrêtée.
Forvis Mazars mandaté pour un audit approfondi
Face à ces critiques, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye a réagi en mandatant le cabinet français Forvis Mazars. Ce dernier est chargé de réaliser un audit détaillé de la dette, identifiant créancier par créancier, l’ensemble des engagements financiers de l’État.
Le Premier ministre et le ministre des Finances, Cheikh Diba, ont conjointement piloté cette réponse afin de rétablir la transparence financière et de rassurer les bailleurs internationaux.
Vers un nouveau programme en septembre ?
Selon Africa Business+, la validation finale de l’inventaire de la dette sera une condition préalable à toute reprise des discussions avec le FMI. Un nouveau programme de financement pour le Sénégal ne devrait donc pas intervenir avant septembre 2025, au plus tôt.
Cette affaire met en lumière les zones d’ombre de la gouvernance financière durant la fin du second mandat de Macky Sall et constitue un test majeur de crédibilité pour les nouvelles autorités.