Cela fait près de 10 mois que le gouvernement sénégalais n’a publié aucun rapport d’exécution budgétaire trimestriel, en violation flagrante de l’article 70 de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Ce manquement n’est pas anodin. Il fragilise la transparence, la redevabilité démocratique, la crédibilité financière de l’État, et empêche un pilotage efficace des politiques publiques.
📉 Un silence budgétaire lourd de conséquences
Depuis le T3 2024, aucun document ne renseigne sur les dépenses publiques : qui contrôle les 1 600 milliards FCFA de dépenses trimestrielles ? Qu’en est-il des 400 milliards prévus pour les programmes sociaux ? Combien a-t-on réellement dépensé en santé, en éducation, en protection sociale ?
🔍 Sans ces rapports :
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Les citoyens, parlementaires, bailleurs et organes de contrôle n’ont aucun suivi fiable ;
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La Cour des comptes et les partenaires financiers travaillent à l’aveugle ;
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La note de crédit souveraine pourrait se dégrader, augmentant le coût de la dette publique ;
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Le Sénégal pourrait perdre l'accès à certains financements internationaux.
📊 Gouverner, c’est rendre des comptes
Le rapport d’exécution budgétaire, c’est le bulletin de performance du gouvernement. Il permet de vérifier si l’action publique suit ses engagements. Sa non-publication n’est pas qu’un oubli : c’est une atteinte directe à la bonne gouvernance.
💬 La transparence ne se décrète pas, elle se prouve. Il est urgent que le gouvernement publie les rapports en retard et rétablisse la confiance.