Cette mesure, sans justification officielle détaillée, s’inscrit dans ce que des observateurs décrivent comme une "opération d’assainissement du cadastre minier" menée par le régime du général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2021. Les permis visés concernent des entreprises actives dans des secteurs stratégiques comme l’or, le fer, le diamant et surtout la bauxite, ressource phare du pays.
Selon Amadou Bah, directeur de l’ONG Action Mines Guinée, cette opération vise à évincer les détenteurs de permis inactifs pour faire de la place à des investisseurs “sérieux”. De son côté, le chercheur Oumar Totiya Barry y voit une tentative de lutte contre la corruption et les irrégularités dans l’octroi des autorisations, souvent délivrées sans évaluation des capacités réelles des entreprises.
La Guinée, bien que riche en ressources minières, reste parmi les pays les plus pauvres du monde, en raison notamment de la mauvaise gouvernance, du manque d’infrastructures et de la faible redistribution des richesses issues de l’exploitation minière.
Avec cette purge, la junte ambitionne de restructurer un secteur minier clé tout en renforçant le contrôle de l’État sur ses ressources naturelles.