Une usine essentielle pour l’approvisionnement et la sécurité en eau
Serigne Mbaye Thiam a rappelé que l’usine devait produire 400 000 m³ d’eau supplémentaires, indispensables pour répondre à la demande croissante, prévue à un million de m³ supplémentaires d’ici 2030. Au-delà de l’apport en eau, l’installation visait aussi à atténuer les risques d’incidents majeurs, à l’image de l’accident de 2013 sur le réseau de Keur Momar Sarr.
Des leviers de renégociation stratégiques déjà en place
L’ancien ministre a souligné que le contrat offrait plusieurs fenêtres pour ajuster les termes, notamment :
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La possibilité pour ACWA POWER de construire une centrale électrique, ce qui aurait permis d’influer positivement sur le coût de l’énergie. Initialement, le gouvernement limitait la part d’énergie injectée dans le réseau à 15%, le reste étant destiné à l’usine.
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L’obtention par ACWA POWER de financements concessionnels devait se traduire par une répercussion des bénéfices sur le prix de l’eau.
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Le contrat prévoyait un mécanisme de partage des baisses de prix : si le prix baissait de moins de 2%, le bénéfice revenait à ACWA POWER ; entre 2% et 10%, le partage était à 50/50 entre l’État sénégalais et ACWA POWER ; au-delà de 10%, l’État bénéficiait de la totalité des gains.
Selon Serigne Mbaye Thiam, ces leviers auraient dû être activés pour protéger les intérêts des deux parties, faisant de la renégociation une option non seulement possible mais sage et nécessaire.
Le Grand Transfert et les usages agricoles
L’ancien ministre a également évoqué un aspect important du projet plus large nommé Grand Transfert, où une partie de l’eau brute serait destinée à l’agriculture. Par ailleurs, une partie de cette eau serait transférée de Pekess à Touba, ce qui modifierait le schéma initial en limitant l’arrivée directe à Dakar.