Alors que Tenzin Gyatso s’apprête à fêter ses 90 ans le 6 juillet 2025, le chef spirituel tibétain a clarifié sa position : seul le Ganden Phodrang Trust, son administration religieuse en exil, aura autorité pour désigner son successeur. Un message direct adressé à Pékin, qui entend orchestrer la nomination d’un dalaï-lama soumis à ses intérêts, en violation des traditions bouddhistes.
Depuis l’exil de 1959, le Tibet vit sous une domination chinoise marquée par une politique de sinisation accélérée. Le contrôle de la succession du dalaï-lama représente pour la Chine un enjeu stratégique, religieux et de soft power, notamment dans des régions comme la Mongolie, l’Inde ou la Russie où l’influence du bouddhisme tibétain reste forte.
Les autorités chinoises comptent imposer le système de l’urne d’or pour valider la future réincarnation, un procédé jugé illégitime par les fidèles tibétains. Le précédent du panchen-lama, dont le véritable réincarné avait été enlevé par Pékin en 1995, reste encore vif dans les mémoires.
L’Inde, qui accueille le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, pourrait jouer un rôle clé dans cette succession, en la soutenant politiquement ou symboliquement dans un contexte de tensions frontalières avec la Chine.
La succession du dalaï-lama ne sera pas qu’un événement religieux : elle aura des répercussions profondes sur l’équilibre des forces en Asie et sur la lutte mondiale pour la liberté religieuse.