Washington intensifie sa pression sur Caracas alors que l’option militaire refait surface

L’administration Américaine a tenu lundi une réunion stratégique consacrée au Venezuela, alors que le renforcement massif des moyens militaires américains dans la mer des Caraïbes suscite de vives inquiétudes quant à une possible intervention. Cette rencontre au sein de la Maison Blanche intervient dans un climat d’ambiguïté entretenu par le président Donald Trump, qui alterne signaux d’escalade et messages apaisants.


Rédigé par Kamalenba le Lundi 1 Décembre 2025 à 20:37

Un déploiement militaire qui ravive les spéculations

Selon Reuters, les États-Unis continuent de déployer d’importants moyens militaires près du Venezuela. Environ 15 000 militaires seraient déjà positionnés dans la région, appuyés par le plus puissant groupe aéronaval américain, celui du porte-avions USS Gerald R. Ford, ainsi que les destroyers USS Winston S. Churchill et USS Bainbridge.

Cette démonstration de force alimente les craintes d’une intervention terrestre visant à renverser le président vénézuélien Nicolás Maduro. La semaine dernière, Donald Trump avait déclaré que des opérations au sol contre les groupes criminels au Venezuela pourraient débuter « très bientôt », avant de tempérer ses propos.

Airspace fermé, messages contradictoires

Samedi, Trump a affirmé sur Truth Social que l’espace aérien vénézuélien devait être considéré comme totalement fermé, un signal interprété par certains observateurs comme un prélude à des opérations militaires. Mais dès le lendemain, il minimisait cette annonce, affirmant qu’il ne fallait « rien y lire de particulier ».

Des sources médiatiques américaines indiquent que cette déclaration aurait été faite sans consultation préalable du Pentagone, ajoutant à la confusion.

Une dimension politique et stratégique complexe

Pour de nombreux analystes, Washington cherche surtout à accentuer la pression afin de pousser Maduro à quitter le pays avant d’envisager une intervention directe. D’autres soulignent des déclarations passées de Donald Trump sur les vastes réserves pétrolières du Venezuela, alimentant les craintes d’un conflit motivé par des intérêts énergétiques.

Trump doit également ménager sa base MAGA, fidèle à sa promesse de ne pas engager les États-Unis dans des « guerres stupides à l’étranger ».

Un débat croissant sur la légalité des frappes

Parallèlement, l’administration Trump fait face à une controverse majeure concernant les frappes menées contre des bateaux présentés comme des transporteurs de drogue vénézuéliens dans les eaux internationales.

Selon plusieurs révélations médiatiques, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth aurait donné un ordre verbal de tuer tous les occupants d’un navire ciblé. Deux survivants auraient ensuite été visés lors d’une seconde frappe ordonnée par un autre commandant.
Des juristes militaires et des experts du droit international qualifient ces instructions potentielles de « crimes de guerre » ou de « meurtres ».

Le Pentagone dément, et le président Trump affirme croire « à 100 % » la version de son secrétaire à la Défense. La Maison Blanche a confirmé qu’une seconde frappe avait eu lieu mais a invoqué la légitime défense.

Tensions diplomatiques et réactions à Caracas

À Caracas, l’Assemblée nationale devait se réunir lundi pour débattre de la création d’une commission d’enquête sur ces frappes, mais la session a été reportée sans explication.
Ce retard ne fait qu’ajouter à l’instabilité d’un contexte déjà explosif, alors que les États-Unis semblent déterminés à renforcer leur pression militaire, politique et symbolique sur le gouvernement Maduro.

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