Soueïda verrouillée une semaine après le cessez-le-feu : la Syrie entre attente et silence


Rédigé par Kamalenba le Mardi 29 Juillet 2025 à 02:54

 

Depuis le cessez-le-feu décrété le 19 juillet 2025, censé mettre un terme aux violents affrontements entre milices druzes, clans bédouins et forces de sécurité dans le sud de la Syrie, la ville de Soueïda est toujours inaccessible. Le seul point d’entrée, le check-point de Bosra Al-Cham, est désormais tenu par des unités armées de la sécurité générale. Une présence militaire massive filtre les déplacements : plus personne ne passe, pas même les journalistes ni les convois humanitaires.
 

« Les Druzes sont des hors-la-loi. Ils font n'importe quoi, ils vont vous cibler, c’est sûr ! », lance un combattant posté au barrage, évoquant des raisons de sécurité pour justifier l’interdiction d’entrée. Ses propos résument l’état de méfiance et de tension extrême qui persiste dans cette région meurtrie.
 

Au-delà du poste de contrôle, la route menant à Soueïda est bloquée par une butte de terre imposante. Elle marque la frontière d’un « no man’s land » sinistre qui sépare le reste du pays de cette ville désormais barricadée. De l’autre côté, des familles déplacées observent en silence. Une femme bédouine et son fils, contraints de fuir les combats, patientent depuis des jours. Le regard tourné vers ses terres, elle témoigne avec douleur : « On est sortis de Soueïda car il y avait les attaques, la guerre. Depuis, on dort dans une école. Soueïda pour nous, c’est fini. On ne peut plus y entrer. »
 

Alors que les hostilités semblent avoir cessé sur le papier, le terrain raconte une autre réalité : celle d’une ville coupée du monde, d’habitants déplacés livrés à eux-mêmes, et d’une crise humanitaire silencieuse que le siège informel de Soueïda rend plus opaque chaque jour. Le verrouillage de la ville, en l’absence d’un véritable couloir humanitaire, fait craindre une aggravation rapide de la situation.


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