La sécurité sanitaire des aliments est devenue une priorité mondiale. À Thiès, du 16 au 20 juin 2025, un atelier de renforcement des capacités réunit journalistes, experts et acteurs de la santé pour discuter des risques alimentaires, des systèmes d’inspection et des stratégies de prévention. L’initiative est portée par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) en collaboration avec l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).
Cette rencontre vise à sensibiliser les populations à travers les médias sur les dangers des aliments contaminés, souvent à l’origine de maladies graves, parfois mortelles. Selon le Pr Ahmadou Diop, président du comité national du Codex Alimentarius, « plus de 80 000 personnes meurent chaque année à cause des aliments impropres à la consommation ». D’où l’importance, selon lui, d’un partenariat renforcé entre les journalistes et les institutions de santé pour informer efficacement le public.
Au cours des échanges, le Dr Mamadou Ndiaye, vétérinaire et consultant FAO, a notamment alerté sur les dangers du bisphénol A, une substance chimique retrouvée dans de nombreux contenants alimentaires. « Plus de 94 % de la population en consomme sans le savoir. Elle traverse la peau et contamine le sang. C’est un véritable fléau silencieux », a-t-il insisté, appelant à un sursaut collectif en matière de prévention.
La coordonnatrice sous-régionale de la FAO, Stephen Tchicaya, a quant à elle salué le rôle clé des journalistes dans la promotion d’une culture de sécurité sanitaire des aliments. « Plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année, et 137 000 en meurent, notamment des enfants, à cause d’aliments contaminés », a-t-elle rappelé.
Elle a appelé à une mobilisation générale : « La sécurité sanitaire des aliments est un fondement crucial de la santé publique, de la nutrition et du développement durable. Les médias doivent s’engager à porter ce message de prévention au plus grand nombre ».
À travers cet atelier, la FAO et l’AJSPD entendent faire des journalistes des vecteurs stratégiques dans la lutte contre les maladies d’origine alimentaire, dans un contexte où les systèmes de contrôle sanitaire sont encore fragiles dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.