Ce durcissement intervient alors que les discussions sur le nucléaire patinent, notamment autour de la question-clé de l’enrichissement de l’uranium – une ligne rouge pour Washington et un droit inaliénable pour Téhéran.
Nouvelles installations et machines de pointe
Lors d’un point presse ce jeudi, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, a indiqué que le nouveau centre serait implanté dans un site sécurisé, tandis que l’usine de Fordo allait être équipée de centrifugeuses de sixième génération, bien plus performantes que les modèles précédents. « La production de matière enrichie augmentera de manière significative », a-t-il précisé.
Bien que l’Iran affirme respecter ses engagements avec l’AIEA, le pays reconnaît s’être affranchi de certaines limites de l’accord de 2015 (JCPOA) depuis le retrait américain unilatéral en 2018.
Réactions internationales et menace d’escalade
L’annonce iranienne a suscité une vive réaction d’Israël, qui appelle la communauté internationale à une réaction ferme. Tel-Aviv a réitéré ses menaces de frappes préventives contre les infrastructures nucléaires iraniennes. Selon le New York Times et NBC News, Israël pourrait passer à l’action dans un avenir proche.
Interrogé sur ces tensions, le président américain Donald Trump a estimé qu’une attaque israélienne serait une « erreur », tout en affirmant qu’un accord sur le nucléaire est à portée de main.
Dans le même temps, l’Iran menace de riposter violemment en cas d’agression : les cibles annoncées incluent les bases américaines au Moyen-Orient et les sites « secrets » du programme nucléaire israélien.
Une résolution de l’AIEA qui complique les négociations
Mercredi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution accusant l’Iran de manquements à ses obligations et réclamant des mesures correctives urgentes. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a jugé que cette décision « complexifie » encore davantage les pourparlers, tout en assurant que son pays se rendrait à Oman « pour défendre les droits du peuple iranien ».
Un tournant critique pour la diplomatie nucléaire
À quelques jours d’un sixième cycle de négociations indirectes, les tensions atteignent un point critique. Pour le chercheur David Rigoulet-Roze, « on est arrivé au moment de vérité. L’heure est venue d’aborder les véritables lignes de fracture de la négociation. »
Dans un contexte où la menace d’un conflit armé n’a jamais été aussi palpable, la fenêtre de règlement diplomatique semble de plus en plus étroite.