L’affaire ArcelorMittal–État du Sénégal: 140 millions dollars en jeu, Aly Ngouille et Birima convoqués devant le juge

Le feuilleton judiciaire autour du contentieux ArcelorMittal–État du Sénégal prend un nouveau virage. Selon L’Observateur, le doyen des juges a entamé une série d’auditions afin de tirer au clair le protocole de paiement de 140 millions de dollars, une somme qui suscite toujours des interrogations sur sa transparence et d’éventuels détournements.


Rédigé par Kamalenba le Mercredi 20 Aout 2025 à 14:30

Aly Ngouille Ndiaye ouvre le bal

La première convocation est tombée hier matin pour Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre de l’Industrie et des Mines. Entendu sur son rôle dans la gestion du dossier hérité de son prédécesseur Abdoulaye Baldé, il a confirmé avoir reçu, dès la passation de service, deux documents clés : Sentence et Transaction. Ces pièces pourraient constituer la clé de compréhension du protocole financier.
 
Birima Mangara attendu sur les signatures

L’ancien ministre du Budget, Birima Mangara, devra également s’expliquer. Le juge souhaite identifier qui a validé le protocole transactionnel de 140 millions de dollars, auquel s’ajoutaient 10 millions de frais supplémentaires. Alors que l’Agent judiciaire de l’État (AJE) avait refusé de signer, une signature apparaît pourtant sur les documents. Était-ce celle de Mangara ou celle de son collègue de l’Économie et des Finances, Amadou Bâ ?
 
Une affaire ancienne qui refait surface

Le dossier trouve son origine dans la rupture du contrat liant l’État du Sénégal à Koumba Ressources, sous la présidence d’Abdoulaye Wade. Cette rupture avait conduit à une condamnation arbitrale de 49 milliards FCFA. Après négociations, un accord du 23 juillet 2010 avait ramené ce montant à 37,5 milliards FCFA, payable sur cinq ans. Une clause de confidentialité interdisait alors toute communication publique.
 
Une relance sous Diomaye Faye

Le président Bassirou Diomaye Faye a récemment relancé l’affaire en saisissant la justice à travers l’Agent judiciaire de l’État. Une information judiciaire est désormais ouverte pour corruption, association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, recel et escroquerie, visant plusieurs filiales du groupe ArcelorMittal. Si les anciens ministres ont commencé à défiler devant le juge, les responsables du groupe industriel n’ont pas encore été entendus.

 


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