L'UE inflige une amende historique de 120 M€ à X (Musk) pour « coche bleue trompeuse » et opacité publicitaire

L'Union Européenne a imposé une amende de 120 millions d'euros (environ 140 millions de dollars) à la plateforme X d'Elon Musk, marquant sa première sanction majeure en vertu du Digital Services Act (DSA). La pénalité sanctionne X pour trois violations, notamment son système de coche bleue payant jugé "trompeur", l'opacité de ses registres publicitaires et le blocage de l'accès aux données des chercheurs. Cette décision a immédiatement déclenché une vive réaction de "colère" aux États-Unis, Musk qualifiant lui-même la décision de "Bulls*".**


Rédigé par Kamalenba le Samedi 6 Décembre 2025 à 01:39

L'Union Européenne a sonné la première charge majeure contre les géants de la tech sous l'égide du Digital Services Act (DSA). Vendredi, Bruxelles a infligé une amende totale de 120 millions d'euros (140 millions de dollars) à la plateforme de médias sociaux X, propriété d'Elon Musk, pour plusieurs manquements aux règles de transparence numérique.

Cette sanction, bien qu'elle ne représente qu'une fraction du maximum autorisé (6 % du chiffre d'affaires mondial, soit 5,9 milliards d'euros), envoie un signal fort sur la détermination de l'Europe à réguler les plateformes numériques.

Les Trois Violations Sanctionnées
L'enquête de deux ans menée par les régulateurs européens a abouti à des pénalités pour trois manquements distincts :

Coche Bleue Payante (45 M€ / 52,4 M$) : Sanction pour un système jugé "trompeur" car il induit les utilisateurs en erreur sur l'authenticité des comptes.

Transparence Publicitaire (35 M€ / 40,7 M$) : Amende pour l'incapacité de X à maintenir des registres publicitaires transparents, empêchant l'identification des escroqueries et des fausses publicités politiques.

Accès aux Données (40 M€ / 46,6 M$) : Pénalité pour avoir bloqué l'accès des chercheurs aux données publiques de la plateforme.

Tensions Transatlantiques et Colère Américaine
Cette décision a immédiatement ravivé les tensions entre Bruxelles et Washington. Des responsables américains l'ont perçue comme une attaque ciblée contre les entreprises américaines sous couvert de protection des utilisateurs.

Le vice-président américain, JD Vance, a accusé l'Europe de punir la plateforme "pour ne pas s’être engagée dans la censure". Le secrétaire d'État, Marco Rubio, a qualifié l'amende d'« attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain par des gouvernements étrangers ».

Elon Musk a réagi sans détour, écrivant "Bulls***" en commentaire de l'annonce officielle de l'UE.

Cependant, la commissaire européenne en charge du numérique, Henna Virkkunen, a rejeté l'accusation de censure : « Tromper les utilisateurs avec des coches bleues, obscurcir les informations sur les publicités et exclure les chercheurs n'ont pas leur place en ligne dans l'UE. »

La Suite des Opérations
X dispose désormais d'un délai de 60 à 90 jours pour soumettre des plans de conformité afin de remédier aux violations constatées. À défaut, l'entreprise s'expose à des pénalités périodiques additionnelles.

Cette amende survient alors que d'autres enquêtes sont en cours concernant X et d'autres plateformes majeures comme Facebook et Instagram. Bruxelles continue notamment de sonder X pour des violations liées au manque de lutte contre le contenu illégal et la manipulation d'informations, des accusations qui pourraient engendrer des sanctions bien plus lourdes.

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