Israël : des manifestations éclatent après la demande de pardon de Netanyahu pour corruption

Des centaines d’Israéliens se sont rassemblés le 30 novembre 2025 devant la résidence du président Isaac Herzog à Tel-Aviv pour protester contre la demande de pardon du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans plusieurs affaires de corruption.


Rédigé par Kamalenba le Lundi 1 Décembre 2025 à 02:59

Le Premier ministre, âgé de 76 ans et en poste depuis plus de quinze ans à divers mandats, a demandé une grâce présidentielle sans reconnaître sa culpabilité ni exprimer de remords. Sa démarche intervient alors qu’il est jugé depuis cinq ans pour trois affaires distinctes incluant corruption, fraude et abus de confiance. Parmi les accusations figurent l’acceptation de produits de luxe pour plus de 260 000 dollars de la part de milliardaires en échange de faveurs politiques, ainsi que des tentatives d’influence sur la couverture médiatique de deux grands journaux israéliens.

Les manifestants ont dénoncé la demande de pardon comme une atteinte à l’État de droit, la qualifiant de « République de la banane ». Des figures de l’opposition, dont Yaïr Lapid et Yair Golan, ont appelé Herzog à rejeter la grâce et à demander la démission de Netanyahu si elle était accordée. Des militants et citoyens ont mis en scène des performances symboliques, représentant Netanyahu dans un costume de prison et un tas de bananes devant le palais présidentiel.

Le bureau du président Herzog a confirmé avoir reçu la demande et indiqué qu’elle serait examinée avec « responsabilité et sérieux », en tenant compte de toutes les recommandations. Les grâces présidentielles en Israël sont généralement accordées après un verdict et une condamnation, ce qui rend la demande de Netanyahu exceptionnelle et très controversée.

Cette affaire intervient également alors que Netanyahu est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité lors des opérations militaires israéliennes à Gaza, qui ont fait plus de 70 000 morts et près de 171 000 blessés, majoritairement des civils.

La demande de pardon de Netanyahu a également reçu le soutien de certains ministres de la coalition, dont Itamar Ben-Gvir, Bezalel Smotrich et Israël Katz, qui estiment qu’elle permettrait de mettre fin aux divisions politiques et sociales qui traversent Israël depuis près d’une décennie.

Dans la même rubrique :