Lors de son passage dans l’émission En Vérité, Hamidou Hann, coordonnateur de la Cellule d’analyse et de prospective de l’APR, a livré une défense appuyée du bilan économique et matériel de l’ancien président Macky Sall, qu’il oppose à ce qu’il considère comme les incertitudes financières du régime actuel.
« Le TER, le BRT, la ville de Diamniadio, les bourses de sécurité familiale… Ce sont des réalisations tangibles », a-t-il insisté, ajoutant que « même les Nations Unies ont reconnu que le Sénégal était passé du statut de pays pauvre à celui de pays à revenu intermédiaire » grâce aux deux mandats de Macky Sall.
Pour Hamidou Hann, cet essor économique s’est appuyé sur une politique d’endettement orientée vers des projets structurants. Il réfute ainsi les critiques pointant un recours excessif à l’emprunt.
« Tous les pays du monde empruntent pour financer leur développement. Sous Macky Sall, les dettes ont permis de bâtir un Sénégal moderne. »
Entre 2014 et 2023, dit-il, 10 800 milliards de FCFA ont été mobilisés pour financer des projets concrets. Il cite notamment les contextes difficiles – pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, manifestations de mars 2021 – qui n’ont pas empêché la réalisation de nombreux chantiers.
Face aux engagements du nouveau pouvoir à ne pas recourir à l’endettement, Hamidou Hann s’étonne :
« Ils avaient promis de ne pas emprunter et de mobiliser 3 000 milliards à partir des recettes fiscales. Mais aujourd’hui, ils empruntent chaque semaine. »
Plus incisif encore, il met en doute l’utilisation des fonds mobilisés récemment :
« En un an, ils ont emprunté 4 000 milliards. Où sont les réalisations ? Où est allé cet argent ? »
Quant à la notion de « dette cachée », évoquée par le pouvoir en place, Hamidou Hann balaie l’argument, y voyant une mauvaise compréhension des mécanismes budgétaires :
« Ce qu’ils appellent dette cachée est en réalité un déficit budgétaire classique. C’est une lecture biaisée, sinon un prétexte. »
À travers cette sortie, l’ancien conseiller économique de Macky Sall cherche non seulement à restaurer l’image de son parti, mais aussi à repositionner l’APR comme une force de proposition et de vigilance face aux orientations actuelles.