Interrogé sur la capacité de l’APR à faire face à un régime jeune, populaire et dynamique, Hamidou Hann a relativisé la puissance actuelle du pouvoir en place.
« Le président Abdoulaye Wade aussi voulait faire 50 ans au pouvoir. Il n’en a fait que 12. Le Sénégal est une démocratie. »
Pour lui, rien n’est figé : la rotation du pouvoir est une constante démocratique et son parti conserve des atouts de taille.
Il cite notamment la stature internationale de Macky Sall, le leadership du président sortant, un appareil politique structuré, un groupe parlementaire bien implanté et un réseau d’élus actif sur le territoire.
« Tous les jours, des jeunes, des femmes, des cadres et des experts rejoignent l’APR. »
Quant aux violences et tensions qui ont marqué les dernières années du magistère de Macky Sall, Hamidou Hann s’est dit ouvert au débat tout en dénonçant une instrumentalisation des drames par l’actuel pouvoir :
« Ceux qui nous accusaient avaient promis d’abroger la loi d’amnistie. Finalement, ils l’interprètent au lieu de l’assumer. Cela montre une incohérence. »
Enfin, il a pointé les nombreuses promesses non tenues du gouvernement actuel, notamment la suppression des fonds politiques ou la fermeture de certaines agences étatiques :
« Rien de tout cela n’a été concrétisé. Cela interroge sur leur sincérité. »
Pour Hamidou Hann, la reconquête du pouvoir passe par une remobilisation des bases, une relecture des échecs, mais aussi une observation attentive des failles du régime actuel :
« Nous sommes en reconstruction stratégique, mais nous sommes toujours là. »