Frappes israéliennes à Doha : le Hamas accuse les États-Unis de « complicité » et le Qatar menace de revoir son rôle de médiateur

Le Hamas a accusé jeudi les États-Unis d’être « complices » des frappes israéliennes à Doha, qui ont coûté la vie à six personnes dans un complexe résidentiel hébergeant des responsables du mouvement palestinien.


Rédigé par Kamalenba le Vendredi 12 Septembre 2025 à 01:34

Selon Fawzi Barhoum, un responsable du Hamas, ces frappes visent à « torpiller le processus de négociation pour une trêve à Gaza », dénonçant un « crime » et « une mise à mort de l’ensemble du processus de négociation ».

Les frappes israéliennes, menées mardi 9 septembre à Doha, ont suscité un choc diplomatique. Le Qatar a indiqué avoir été prévenu « dix minutes après » l’attaque par Washington, alors que le président américain Donald Trump a exprimé être « très mécontent » de ne pas avoir été consulté. L’administration Trump affirme avoir été informée à la dernière minute par l’armée américaine.

Funérailles sous haute sécurité à Doha

L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, a assisté jeudi aux funérailles organisées à la mosquée Cheikh Mohammed ben Abdel Wahab, entouré d’un important dispositif sécuritaire.
Un cercueil drapé aux couleurs du Qatar et cinq autres aux couleurs palestiniennes ont été présentés.

Le ministère qatari de l’Intérieur a confirmé la mort du caporal Badr Saad Mohammed Al-Humaidi Al-Dosari, membre des forces de sécurité intérieure, ainsi que de trois autres personnes. Selon le Hamas, les victimes incluent le fils et le chef de bureau de Khalil al-Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari. L’épouse de Khalil al-Hayya, sa belle-fille et ses petits-enfants ont été blessés.

Doha réévalue son rôle de médiateur

Le Qatar, qui accueille depuis 2012 le bureau politique du Hamas, joue un rôle clé dans les tentatives de médiation entre Israël et le Hamas avec l’Égypte et les États-Unis.
Mais après ces frappes, le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a affirmé que son pays allait « réévaluer tout » concernant son rôle, et a annoncé la convocation d’un sommet arabo-islamique à Doha. Il a par ailleurs déclaré que Benjamin Netanyahu devrait être traduit en justice.

Ces frappes ont provoqué de vives condamnations dans le monde arabe. Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné l’attaque, exprimant son soutien à la souveraineté du Qatar et rappelant le « rôle vital » de ce pays dans la médiation régionale.

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