Économie sociale et solidaire : acteurs religieux et État unissent leurs forces pour un développement plus inclusif

Réunis lors d’un symposium national, les acteurs religieux et les spécialistes de l’Économie sociale et solidaire (ESS) ont échangé avec le ministre de la Microfinance, de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione, sur les moyens d’articuler valeurs spirituelles et initiatives économiques pour bâtir un Sénégal plus solidaire et inclusif.


Rédigé par Kamalenba le Jeudi 4 Décembre 2025 à 23:01

En clôturant les travaux du Symposium national sur l’ESS destiné aux acteurs religieux, le ministre a salué une journée marquée par une réflexion approfondie et un engagement fort des participants à renforcer les liens entre la philanthropie religieuse et l’économie sociale et solidaire. La rencontre s’est tenue sous le thème « Foi, solidarité et développement : vers des coopératives solidaires fondées sur la philanthropie religieuse ».

Dans son allocution, Alioune Dione a mis en lumière plusieurs modèles de philanthropie religieuse appelés à jouer un rôle structurant dans le développement de l’ESS. Il a notamment cité le modèle du clergé, acteur historique du soutien aux communautés vulnérables, les initiatives de la communauté mouride à travers Touba Ca Kanam, fondées sur la mobilisation de ressources locales, la démarche de la communauté layenne reposant sur la transparence et la gouvernance participative, la pratique du zakat en tant que mécanisme de redistribution, ainsi que le waqf comme levier de financement durable des actions sociales et économiques.

Selon le ministre, ces modèles porteurs de valeurs fortes doivent désormais être pleinement intégrés aux mécanismes modernes de l’ESS afin de favoriser l’émergence de projets économiquement viables, socialement responsables et éthiques.

Les travaux ont été structurés autour de trois panels. Le premier, consacré à la philanthropie religieuse et au financement des initiatives solidaires, a mis en évidence la nécessité de mieux structurer les ressources issues des communautés religieuses afin d’en maximiser l’impact. Les participants ont souligné l’importance d’une collaboration renforcée entre l’État et les organisations religieuses, ainsi que le développement de dispositifs de microfinance solidaire en faveur des femmes et des jeunes.

Le deuxième panel s’est attaché à analyser le waqf, présenté comme un instrument majeur de financement éthique pour les organisations de l’ESS. Les discussions ont porté sur les enjeux de structuration, de transparence et de gouvernance participative indispensables à son efficacité.

Le troisième panel, consacré à l’étude de modèles concrets comme Caritas, Touba Ca Kanam, la communauté layène, le Fonds sénégalais pour la Zakat et l’Association Hikma, a permis de saluer les acquis tout en identifiant des axes d’amélioration pour renforcer leur contribution à la création de richesses durables et équitablement partagées.

Le ministre a également insisté sur la nécessité de traduire les recommandations en actions concrètes. Il a annoncé la mise en place prochaine d’un comité de suivi réunissant représentants religieux, acteurs de l’ESS et institutions publiques, chargé de superviser la mise en œuvre des décisions issues du symposium. Deux actions prioritaires ont été retenues : l’élaboration d’une cartographie nationale des ressources philanthropiques religieuses mobilisables et l’adoption d’une feuille de route nationale pour le développement des coopératives solidaires religieuses.

En conclusion, Alioune Dione a estimé que ce symposium marque le point de départ d’une alliance nouvelle entre l’État, les communautés religieuses et les acteurs de l’ESS, fondée sur la foi, la solidarité et l’innovation sociale. Il a appelé à transformer cette dynamique en opportunités économiques durables, créatrices de valeur sociale et humaine, au service d’un Sénégal solidaire et prospère.

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