Drames à Cambérène et Rosso : L’État face à ses responsabilités, entre compassion et devoir de vérité

Alors que le pays est endeuillé par la mort de plusieurs jeunes lors d’interventions policières, l’État sénégalais tente de répondre à la douleur des familles et à l’indignation de l’opinion publique. Ce samedi 5 juillet, deux délégations officielles se sont rendues à Cambérène et Rosso, apportant les condoléances de la République et réaffirmant un engagement clair : faire la lumière sur ces tragédies et repenser les pratiques sécuritaires.


Rédigé par Kamalenba le Dimanche 6 Juillet 2025 à 01:21

 

À Cambérène, Ousmane Sonko écoute la douleur des familles

Le Premier ministre Ousmane Sonko, en visite à Cambérène, s’est recueilli auprès de la famille de Mame Thierno Ba, décédé lors d’un incident impliquant la police. Dans un discours à la fois sobre et ferme, il a exprimé la solidarité de l’État tout en annonçant des mesures concrètes : la révision des règles d’engagement des Forces de défense et de sécurité (FDS) lors des manifestations.
 

Le porte-parole de la famille, Pape Samba Ba, a salué la démarche du gouvernement, soulignant l’importance de cette reconnaissance officielle en ces moments douloureux.
 

Mais l’émotion était à son comble lorsque Rane Guèye, oncle du jeune Lamine Dieng, a interpellé publiquement le chef du gouvernement, soulevant de graves interrogations sur les conclusions de l’autopsie. Selon lui, l’état du corps observé lors de la levée du corps contredit les éléments médicaux : « Le corps saignait encore pendant la prière mortuaire », a-t-il affirmé, réclamant une enquête rigoureuse et indépendante.
 

À Rosso, un hommage national à Talla Keita
Dans la même journée, une autre délégation conduite par la ministre des Affaires étrangères Yassine Fall s’est rendue à Rosso (région de Saint-Louis) pour rendre hommage à Talla Keita, décédé dans des circonstances similaires.
 

Accompagnée de plusieurs ministres, dont le Général Birame Diop (Forces armées), Abdourahmane Diouf (Enseignement supérieur) et Khady Diène Gaye (Jeunesse), la ministre a réaffirmé la volonté de l’État d’établir la vérité et de garantir le respect des droits humains.
 

Un tournant vers la réforme sécuritaire ?
Ces déplacements simultanés traduisent une volonté politique forte : mettre fin à l’impunité, restaurer la confiance entre la population et les forces de l’ordre, et amorcer une réforme profonde des pratiques sécuritaires.
 

La promesse de réviser les règles d’engagement des FDS pourrait marquer une rupture avec les violences policières dénoncées depuis des années. Encore faut-il que les actes suivent les mots. Les familles, elles, attendent justice. Le peuple, des garanties.


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