Assemblée nationale : ouverture du marathon budgétaire 2026 sur fond de rigueur et de réformes

Cette séquence parlementaire s’ouvre dans un contexte économique tendu, marqué par la révélation d’une dette cachée héritée de l’ancien régime de Macky Sall, et sur fond d’attentes fortes quant à la trajectoire budgétaire du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye.


Rédigé par Kamalenba le Vendredi 7 Novembre 2025 à 02:38

La première journée a été ouverte par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, accompagné de son collègue de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr. Présentant un budget qu’il qualifie de « réaliste, rigoureux et ambitieux », M. Diba l’a décrit comme un instrument de transition d’une économie de résistance vers une économie de performance et de souveraineté retrouvée.

Le PLF 2026, chiffré à 7 433,9 milliards FCFA de dépenses pour 6 188,8 milliards FCFA de recettes, repose sur trois priorités :

rétablir les équilibres macroéconomiques,

moderniser la gestion budgétaire,

financer un développement endogène et inclusif.

Le ministre a souligné que le déficit budgétaire, évalué à 12 % du PIB en 2024, sera réduit à 7,8 % en 2025, puis à 5,37 % en 2026, avant d’atteindre 3 % en 2027, conformément aux critères de convergence de l’UEMOA.

Les priorités gouvernementales s’articulent autour de l’éducation, de la santé, de la souveraineté alimentaire, de la jeunesse, des infrastructures et du développement de la Casamance. Parmi les mesures phares annoncées :

la construction ou réhabilitation de 400 établissements scolaires et le lancement des universités du Sénégal oriental et de Matam ;

le recrutement de 2 500 agents de santé et la construction de 35 centres sanitaires ;

le soutien à la mécanisation agricole et à la relance des filières locales ;

le financement de la deuxième phase du TER et la modernisation de l’aéroport Blaise Diagne ;

un programme d’insertion de 35 000 jeunes diplômés par an ;

et un plan de développement intégré pour la Casamance, estimé à 100 milliards FCFA.

Cheikh Diba a également détaillé les réformes structurelles prévues, dont la digitalisation de la gestion budgétaire, la révision des codes des impôts et des douanes, et la poursuite de l’apurement des arriérés intérieurs.

Le budget 2026 prévoit aussi une hausse de 160 % du budget de la Présidence, désormais fixé à 204,5 milliards FCFA, en raison du rattachement de plusieurs entités stratégiques comme la DER, la SOGEPA ou le FONSIS.

L’exercice budgétaire 2026 s’inscrit également dans un nouveau cadre institutionnel, marqué par l’entrée en vigueur de la loi organique n°10/2025, réformant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Celle-ci crée notamment un Comité permanent d’évaluation des politiques publiques, destiné à renforcer le contrôle parlementaire et la redevabilité gouvernementale.

Après le ministre des Finances, le général Birame Diop, ministre des Forces armées, a clos la première journée d’auditions. Les travaux se poursuivront à raison de deux ministres par jour, jusqu’au 21 novembre, avant le passage en séances plénières.

« En votant ce budget, vous ne validez pas simplement des chiffres, mais un engagement national : celui de restaurer la confiance, de libérer les énergies productives et de bâtir un avenir juste et solidaire », a conclu Cheikh Diba.

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